Accès à l’eau potable dans les villes des Suds : reconfigurations sociotechniques fondées sur des constellations individualisées d’accès au service. - Alexandre Gaudry

En 2017, 39 % de la population mondiale n'avait pas accès à un service d'eau potable "géré en toute sécurité" (UNICEF et OMS 2019).

Dans les pays dits "du Nord", d'importants réseaux d'infrastructures ont été développés pour garantir un accès universel à l'eau potable (Barraqué 2014) via à un service collectif en réseau centralisé. Dans la plupart des villes des Suds, la fourniture de services d'eau s’organise en parallèle du lent développement des services publics, souvent à travers l'émergence d'alternatives dans le secteur informel (Kjellén et McGrahanam 2006 ; Kooy et Bakker 2008 ; Jaglin 2012).

Divers défis sont identifiables (coûts de construction et de maintenance élevés, croissance démographique soutenue, manque de confiance dans l'eau du réseau, changement climatique, etc.), incitant les chercheurs à remettre en question la pertinence, pour les villes des Suds, du modèle de service d'eau collectif via réseau centralisé, et ce depuis plusieurs années (Maria 2007). Récemment, des bailleurs de fonds (Misra and Kingdom 2019 ; Misra and Kingdom 2022), des ONG et/ou entreprises (1001fontaines et al. 2022), des chercheurs (Prayoga et al. 2021) ou une combinaison d’acteurs (Sachdeva et al. 2023) se sont emparés du sujet et plaident en faveur de la complémentarité des modèles en réseau et hors-réseau.

Le défi réside dans la structure particulière des villes des Suds, caractérisée par des configurations métaboliques fragmentées et contestées (Schindler 2017), au sein desquelles les acteurs et dispositifs hors-réseau peuvent s'insérer et prospérer. Nous n’assistons pas, dans les Suds, à un processus de fragmentation d'une infrastructure centralisée déjà existante (Moss 2022), mais plutôt à la normalisation d'anciennes formes d'accès à des services d'eau potable souvent déjà décentralisés – services jusqu’alors caractérisé par leur caractère non conventionnel, alternatif et informel (comme identifié dans l’étude de Frenoux (2016)).

Cette normalisation marque une inflexion dans l’appréhension du secteur de l’eau, et remet notamment en cause les principaux fondements des services en réseaux : un accès à domicile en quantité et qualité, et ce pour tous les usages, avec effets de péréquations. Pouvons-nous imaginer que des formes de services basés sur l’individus supplantent les services collectifs (Pachego-Vega 2019) dans certains contextes urbains ? Il est peut-être temps de se départir de l’idée que c’est le réseau qui fait la ville (Caprotti et al. 2022), tout en émettant l'hypothèse que ce glissement axiologique entraîne des reconfigurations sociotechniques : vers un nouvel idéal-type de la ville en développement, faite de constellations individualisées d'accès à l'eau potable.

 

Mots clés : Eau potable, Villes, Suds, Off-grid, Reconfigurations socio-techniques, Individualisation

 

Informations supplémentaires

  • Contact:
    Doctorant : Gaudry Alexandre
    Téléphone : 06 50 23 41 56
    E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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  • INFORMATION THESE:

    École Doctorale : UT2J – Ecole Doctorale TESC (Temps, Espace et Société)
    Directrices de thèse : Catherine Baron (LEREPS) et Marine Colon (UMR G-Eau)
    Encadrants : Catherine Baron, Marine Colon et Clément Frenoux (AFD)
    Date Début : 11/10/2021
    Date de soutenance : XX/XX/2024

  • Equipe(s) de l'UMR concernée(s):

    GAP

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