Chifae El Meknassi soutiendra sa thèse de doctorat intitulée : "Contaminants émergents dans les eaux souterraines sur les larges plaines irriguées semi-arides : Cas de la nappe de Berrechid au Maroc",
Le vendredi 16 décembre 2025 à 9h00 à la salle Daguin, Département de Géologie, Faculté des Sciences – Université Mohammed V de Rabat, Avenue Ibn Battouta, Rabat. La présentation sera également accessible en distanciel (lien à venir)
Devant le Jury :
M. Mohammed HILALI, Professeur d’enseignement supérieur, Faculté des Sciences – Meknès, Rapporteur
Mme Hinde CHERKAOUI DEKKAKI, Université Abdelmalek Essaâdi – Tétouan, Rapporteuse
M. Lahcen BENAABIDATE, Professeur d’enseignement supérieur, Faculté des Sciences – Fès, Examinateur
M. Sylvain MASSUEL, Directeur de recherche, IRD, UMR G-Eau – Montpellier, Examinateur
Mme Céline DUWIG, Directrice de recherche, IGE, IRD, OSUG – Grenoble, Examinatrice
Direction de thèse :
M. Ilias KACIMI, Professeur d’enseignement supérieur, Université Mohammed V de Rabat - Faculté des Sciences, LG2E – Rabat, Directeur
Mme Sarah TWEED, Chargée de recherche, UMR G-Eau – Montpellier, Co-directrice
Encadrement de thèse :
Mme Christine BADUEL, Chargée de recherche, GE, IRD, OSUG – Grenoble, Encadrante
Résumé :
Les contaminants émergents (CEs), incluant les produits pharmaceutiques et de soins personnels (PPCPs), les pesticides et les composés industriels, constituent une nouvelle catégorie de polluants menaçant la qualité des eaux souterraines, en particulier dans les environnements hydriques méditerranéens semi-arides où l'évolution des modes de vie et la pression anthropique sont intenses. Il est crucial de comprendre les interactions entre ces pressions et le fonctionnement hydrogéologique pour une gestion durable des aquifères. Cette thèse vient étudier la diversité, les sources et le comportement des CEs dans la nappe de Berrechid au Maroc, en utilisant une approche intégrée combinant une revue bibliographique, des investigations analytiques (SPE-UPLC-MS/MS), et une interprétation hydrogéochimique.
Une synthèse des études menées entre 2006 et 2024 sur les CEs en Méditerranée a révélé une disparité géographique et un manque notable de données pour les pays du Sud, y compris le Maroc. Les analyses de terrain, portant sur 77 CEs potentiels dans 65 sites, ont démontré une contamination généralisée dominée par les PPCPs et les composés industriels, avec les effluents urbains et industriels identifiés comme principales sources de pollution, se propageant sur plusieurs kilomètres en aval des zones d'émission. L'étude met en évidence une vulnérabilité globale de l’aquifère de Berrechid, soulignée par l'absence de corrélation entre la profondeur de l'eau et la présence des CEs, un phénomène aggravé par la surexploitation et la recharge anthropique durant les périodes de sécheresse. Deux régimes distincts de transfert des CEs ont été identifié : d'une part, un transfert rapide et diffus de composés persistants et mobiles (carbamazépine, fluconazole, BTSA, PFOS, PFOA), associés à des eaux récemment rechargées et faiblement évaporées. D'autre part, un transfert plus lent et localisé de composés moins persistants et plus adsorbables (sulfaméthoxazole, éthyl-parabène, méthylbenzotriazoles), concentrés dans des zones soumises à une évaporation plus forte et riches en matière organique.
Ces résultats soutiennent la nécessité d'intégrer le suivi des CEs, persistants et non persistants, dans les politiques de gestion de l’eau, notamment par le contrôle des rejets urbains et industriels et l’implémentation de pratiques raisonnées de réutilisation des eaux usées pour préserver durablement les ressources souterraines.
Mots clés (6) : Aquifère – Contaminants émergents – Eaux souterraines – Nappe de Berrechid – Semi-aride – PPCPs – Transfert et mobilité





