La thèse s'inscrit dans le projet ANR BlueState, projet qui se donne pour objectif l'analyse des manières dont les États régulent et encadrent l'accès et l'utilisation de l'eau douce, et l'étude des principaux facteurs influençant l'adoption ou le rejet de ces politiques de préservation des ressources en eau et des écosystèmes.

Le rôle des préfets dans la gestion de l'eau est central, mais relativement mal connu. Ils exercent des responsabilités traditionnelles en matière d'autorisation des installations, ouvrages, travaux et activités pouvant avoir un impact sur la ressource et les milieux, de contrôle, mais aussi de priorisation des usages en période de sécheresse. Les préfets arbitrent entre de multiples injonctions politiques, administratives, économiques et sociales, souvent contradictoires.

Cependant, le changement climatique et les tensions sociales de plus en plus importantes autour de l'eau conduisent de manière croissante à remettre en question leurs arbitrages en matière d'eau et d'environnement. Or, de récentes évolutions institutionnelles et législatives ont mis en place les conditions d’une tendance à la « préfectoralisation » de la gestion de l’eau.

La thèse vise à analyser le rôle évolutif des préfets et les variables socio-politiques qui sous-tendent leurs décisions dans le domaine de l'eau, en prenant notamment en compte leur trajectoire, leur ethos professionnel et les modalités d'évolution de leur carrière, les dynamiques institutionnelles qui les concernent le plus directement, la conflictualité sociale accrue autour de l'eau, ainsi que les configurations politiques locales dans lesquelles ils interviennent. Le projet de thèse comportera une analyse comparative des mesures de gestion de l'eau par les préfets sur 3 ou 4 territoires (à définir).

Pour permettre l'analyse des différentes facteurs influençant les décisions préfectorales autant que pour comprendre les différentes politiques de gestion entre des territoires présentant des conditions hydrologiques, économiques ou socioculturelles différentes, le projet de thèse adoptera une approche résolument interdisciplinaire.

 

Mots clés : Sciences politiques, sociologie de l’action publique, gouvernance, gestion de l’eau, politiques environnementales

L'effondrement de la biodiversité est particulièrement marqué en milieux aquatiques qui subissent de nombreuses pressions anthropiques. Pour tenter de l’enrayer, la Directive Cadre sur l’Eau (2000) invite les Etats membres de l’Union européenne à développer des politiques de conservation et de restauration. En France, ces politiques, mises en place sous l’égide des Agences de l’eau, sont portées par les gestionnaires territoriaux. Elles n’en restent pas moins technocentrées et descendantes – générant des controverses locales quand bien même des efforts de concertation sont déployés.

 

rize metropole lyon 1 RIZE -  © Photo : Métropole Lyon

Après plusieurs années, on remarque que les projets de restauration ont malgré tout du mal à aboutir (Lusson, 2021). Ils se heurtent à plusieurs écueils : divergences entre experts, manque de soutien politique et conflits d’usages. Pourtant, les controverses, loin d’être un obstacle, pourraient devenir des opportunités d’exploration collective et de co-construction – favorisant des projets de restauration écologiquement et socialement ambitieux.

 

Auzon Gramaglia def AUZON - © Photo : Christelle Gramaglia

 

 

La thèse qui s’inscrit dans la suite du projet participatif RESTEAU’DEBAT a trois objectifs :

 

 

  • La production d'un état des lieux des démarches participatives dans la conception et l'accompagnement des projets de restauration à l'échelle nationale (France) ;
  • L'accompagnement de la mise en œuvre et le suivi participatif de deux projets de restauration ;
  • L’accompagnement de communautés ripariennes émergentes attentives aux conditions de récupération des rivières.

Il s’agit d’une recherche partenariale qui ambitionne d’identifier les facteurs de réussite des politiques de restauration au-delà des seules interventions techniques – comme care. Dans cette perspective, des méthodes plurielles seront mobilisées - des entretiens individuels et collectifs, l’animation et l’observation d’ateliers participatifs - ainsi que l’accompagnement d’exercices de sciences participatives en collaboration avec l’équipe française du projet RIPACTIV (ZABR) et l'équipe européenne du projet RiVive (Biodiversa).

 

Mots clés : Socio-anthropologie de l'Environnement - Démarches participatives - Restauration des rivières - Citoyenneté riparienne

Plusieurs documentaires scientifiques faisant intervenir des chercheurs et des chercheuses de l'UMR G-Eau ont été sélectionnés pour être projetés lors du Festival Sud de Sciences.
Les projections publiques gratuites auront lieu à la Médiathèque Émile Zola – 218 Bd de l’Aéroport international, 34000 Montpellier du 28 novembre au 1er décembre.
Venez découvrir des projections fascinantes et rencontrer des chercheurs et des réalisateurs.
 
Jeudi 28 novembre 20h: « Wat-Health - Inondations et risques sanitaires au Cambodge » (A. Surjus. /RD, 2021 - 21min)
En quoi et comment les modifications du régime des inondations affectent la distribution des polluants et entraînent des effets sur la santé, la production agricole et l'environnement.
Intervenant: Sylvain Massuel, hydrogéologue, IRD (UMR G-EAU)

Samedi 30 novembre 10h30: « Tresses de vie, voyage au cœur des rivières alpines » (M. Trabucchi. France Nature Environnement Provence Alpes Côtes d'Azur, 2021 -55min)
Rivières en tresse, Buëch, Drac et Haute Durance sont des milieux rares menacés par l'activité humaine
lntervenant·e-s: Mattia Trabucchi, réalisateur; Christelle Gramaglia, chercheuse, sociologue de l'environnement, INRAE (UMR G-EAU)

Dimanche 1er décembre 15h: « Quand la Seine débordera » (M. Schwarz, Tournez S'il vous Plaît ! / France Télévisions / Ceska Televize / CNC, 2022, 48min)
Le scénario probable d'une nouvelle crue centennale de la Seine, égale ou supérieure à celle de 1910, est étudiée par des chercheurs et ingénieurs en vue de protéger le métro ou les grands musées et imaginer une ville résiliente.
Intervenant: Pierre Balzergue, chargé d'études inondations INRAE (UMR G-EAU)

Initié par la Faculté des Sciences, le festival est porté par l’Université de Montpellier et organisé avec les organismes de recherche IRD, Cirad, INRAe, Inserm, le Centre de l’Imaginaire Scientifique et Technique (CIST) qui le coordonne, et en partenariat avec la Ville de Montpellier et le réseau des médiathèques et de la Culture Scientifique de Montpellier Méditerranée Métropole.
Plus d'information sur https://suddesciences.edu.umontpellier.fr et https://www.imaginairescientifique.fr/festival-sud-de-sciences/

Vendredi 13 décembre 2024, à 11h, Patrice Garin, Marielle Montginoul et Sébastien Loubier nous ont présenté leurs travaux intitulés "Chronique d'une réforme tarifaire inachevée : de la rente en eau à la maladaptation".

 

Résumé : Pour être utilisée, l'eau a souvent besoin d'infrastructures hydrauliques pour l'acheminer, au bon moment, du lieu de sa disponibilité au lieu de sa consommation. Certaines infrastructures sont en place depuis très longtemps et ont fait l'objet d'améliorations technologiques et de gouvernance successives en réponse à l'évolution de l'utilisation de l'eau et des réglementations régissant ce bien commun. C'est le cas du canal de Neste, opérationnel depuis 1862, situé dans le sud-ouest de la France, dans le piémont pyrénéen. Il a été construit à l'origine pour répondre aux problèmes d'assainissement et de navigabilité des rivières. Cependant, l'irrigation est devenue l'objectif premier d'un canal complété par de nombreux barrages, appelé depuis « système Neste ». Le développement de l'irrigation a permis d'augmenter la production agricole et de soutenir la modernisation de l'agriculture. Les usages domestiques et industriels ont également bénéficié de cette eau brute et ont ensuite contribué à son financement. La santé et le maintien d'un débit minimum dans les rivières sont devenus des contraintes de gestion à respecter. La durabilité du système Neste est aujourd'hui remise en cause, pour ses finalités, la disponibilité de la ressource en eau et son déséquilibre financier.

Vendredi 06 décembre 2024, à 11h, Pierre Balzergue nous a présenté ses travaux intitulés "Retour d'éxperience auprès d'entreprises inondées - Observatoire so-ii".

 

Résumé : Dans le cadre de notre observatoire sur les impacts des inondations (so-ii) piloté par l'équipe "adaptation/inondation" de l'UMR G-EAU (http://so-ii.org), notre équipe a lancé une nouvelle étude en 2024. L'objectif est d'identifier et de caractériser des entreprises inondées ainsi que les principaux dommages subis en réalisant des entretiens fermés, de façon exploratoire en porte à porte. Ces enquêtes ont été menées sur différents secteurs de Montpellier et sur plusieurs autres communes du bassin-versant du Lez (Hérault, France).

L'analyse des résultats de ces entretiens sera présentée et discutée lors de ce vendredi découvertes ainsi que la méthodologie testée lors de cette étude. Vos retours nous intéressent car ce type d'étude pourrait être pérennisé dans le cadre de l'observatoire so-ii, afin de produire des données de façon régulière et en complément des approches actuelles de l'observatoire. Le sujet sera également abordé, bien que dans un format assez différent, lors du séminaire 2024 de so-ii qui aura lieu jeudi 12 décembre à 14h, salle exp’eau.

De par le changement climatique (CC), l'agriculture française connaît déjà et va connaître dans un futur proche des situations de stress hydrique plus importantes. L’augmentation de la résilience des systèmes agricoles, c'est-à-dire la capacité d’un système à maintenir son état actuel mais aussi sa capacité à s’adapter face à des changements systémiques, est l’un des leviers majeurs pour atténuer les effets du CC sur l’agriculture. L’irrigation qui est en expansion en France, est vouée à jouer un rôle central et problématique : elle permet aux exploitations d’être à court terme moins vulnérables économiquement aux épisodes de sécheresse. Cependant, elle pourrait s'avérer être à long terme une maladaptation créant de nouvelles vulnérabilités à plusieurs échelles. A l’échelle de l’exploitation, elle augmente la dépendance de la production agricole à la ressource en eau et peut décourager à l’adoption de pratiques agroécologiques d’adaptation au CC. A l’échelle du territoire, elle peut augmenter la consommation d’eau pour l’agriculture dans un contexte de stress hydrique croissant à cause du CC. Le but de cette thèse est donc de comprendre comment l’expansion de l’irrigation en France influe sur la résilience des systèmes agricoles à ces deux échelles et quelles formes de régulations sont les plus efficaces pour assurer une irrigation durable et un juste partage de la ressource en eau. On cherchera donc à voir comment l’irrigation joue sur les performances économiques des exploitations mais aussi comment elle modifie (ou non) les pratiques agronomiques. Enfin, sur deux territoires méditerranéens on verra l’effet de l’irrigation sur les dynamiques de partage de la ressource en eau et la soutenabilité de la gestion de la ressource.

 

Mots clés : Irrigation, Adaptation, Agroécologie, Adaptation, Changement climatique, Résilience

 

Vendredi 29 novembre 2024, à 11h, Kévin Daudin nous a présenté ses travaux intitulés "Pratiques et usages de la notion d’information dans la caractérisation des flux d’eau dans les territoires irrigués".

Résumé : La proposition s’articulera autour des flux d’informations et des flux d’eau à différentes échelles. Il s’agit notamment de présenter un des chapitres envisagé pour l’ouvrage collectif de l’axe Adaptation, en élargissant à d’autres activités menées dans le cadre du projet HubIS. Ce projet (2020-2024) a traité de la conception participative de systèmes d'aide à la décision sur mesure (usage des TIC) en vue d’améliorer les pratiques d'irrigation aux niveaux individuel et collectif. Plus d’infos ici https://prima-hubis.org/resources/ et là https://prima-hubis.org/site-crau/. Tout d’abord je présenterai un processus d’ouverture d’un modèle de distribution de flux d’eau dans le système Durance-Verdon et j’ouvrirai sur le rôle et la posture que peut prendre un chercheur pour éclairer le fonctionnement d’outils de quantification des flux d’eau et tenter de réduire les flous générateurs d'asymétries d'information. Savoir pourquoi et comment les acteurs de différentes organisations mettent en commun leurs ressources informationnelles, volontairement ou non, est un enjeu d’importance pour une gestion adaptative de l’eau. L’ouverture d’une boite noire permet de rendre visible certaines pratiques de gestion de l’information, mais ce n’est pas le seul levier. Je présenterai ensuite d’autres activités : d’une part la question de la circulation de l’information dans la plaine de la Crau et son lien avec la circularité de l’eau, et d’autre part la question du potentiel de transposition socio-spatiale des expériences multi-situées du projet HubIS.

 
 

Vendredi 22 novembre 2024, à 11h. Olga Peytavi nous a présenté ses travaux intitulés "Adaptations à la pollution dans la commune minière de Thio en Nouvelle Calédonie".

 

Résumé : 
Dans le Pacifique, les sociétés autochtones ont structuré leur organisation autour de l’environnement et des ressources naturelles – y compris autour de la gestion des aléas climatiques. La pollution minière en Nouvelle-Calédonie, particulièrement à Thio, a engendré des conséquences environnementales et sociales majeures, comme l'engravement des rivières. Ce phénomène, provoqué par les déversements de déchets miniers, a accru les risques d'inondations et altéré la qualité de l'eau, obligeant les habitants à vivre avec. Des déplacements de tribus et des ajustements quotidiens, tels que l'utilisation de différentes sources d'eau, illustrent la manière dont les populations tentent de composer avec cette situation. Malgré les efforts et certaines compensations obtenues, la pollution continue de marquer la vie locale, soulevant la question de l'adaptation versus la résistance face à ces défis persistants.

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