En Afrique subsaharienne, l’impact du réchauffement climatique sur les rendements des cultures pluvieuses se fait de plus en plus ressentir entrainant des pertes de récoltes pouvant atteindre 30 % chez les agriculteurs familiaux. Face à des périodes de sécheresse plus longues et fréquentes, l’irrigation complémentaire par bassin de collecte des eaux de ruissellement (BCER) a été vulgarisée pour permettre aux producteurs de préserver leurs récoltes. Malheureusement, les importantes pertes d’eau par infiltration dans les BCER tendent à annuler l’efficacité de cet ouvrage. Ma thèse vise à optimiser la conception du BCER en utilisant des solutions simples, peu coûteuses, écologiques et durables pour l’imperméabiliser.

 

Avec des bassins étanches, les producteurs disposeront d’une réserve d’eau suffisante pour l’irrigation d’appoint pendant les périodes de sécheresse. Aussi, ces bassins permettront d’introduire des cultures à cycle court dès la fin de la saison pluvieuse et produire des pépinières destinées à la vente. Les agriculteurs pourront également pratiquer la pisciculture dans leurs BCER. Le poisson ainsi élevé est une source supplémentaire de protéine dans l’alimentation et de revenu pour les familles. À terme, ma thèse contribuera à la sécurité alimentaire et à l’accroissement des revenus des ménages ruraux.

 

 Mots clés : bassin de collecte des eaux de ruissellement ; drainage ; infiltration ; imperméabilisation ; irrigation de complément ; stockage de l'eau

 

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 Vue aérienne du dispositif expérimental composé

de 16 bassins expérimentaux revêtus de 4 façons différentes

©  Mme BORO, juin 2024

  Illustration de l’irrigation de complément

Source Zongo et al. 2022, Agriculture & Food Security

https://doi.org/10.1186/s40066-021-00347-0

Lors du Vendredi Découverte du 05 juillet 2024 à 11h, Sylvain Barone nous a présenté une étude intitulée "Droit vs. science ? Retour d’enquête sur deux contentieux sur l’eau aux Etats-Unis".

Résumé :

photo VD Barone web © Sylvain Barone, INRAE

 

Cette séance vise à présenter quelques aspects de l’enquête de terrain que j’ai réalisée aux Etats-Unis (Arizona principalement) sur deux contentieux sur l’eau mobilisant, à des degrés divers, l’argument climatique. Je souhaiterais mettre en discussion de premiers éléments de réflexion sur les rapports entre droit et science tels qu’ils se donnent à voir à travers ces procès : quelle est la place et quels usages sont faits des connaissances scientifiques et de différents types d’expertise par les protagonistes en présence (ONG environnementales, magistrats, agences fédérales et étatiques, représentants politiques…) ? Comment cette entrée particulière éclaire la manière dont sont traités les enjeux « climat » et « eau » par les acteurs judiciaires, mais aussi plus largement la manière dont ces enjeux sont formatés à l’interface entre les sphères judiciaire, administrative et politique ? 

 

L’enquête a porté sur deux contentieux. Le premier, toujours en cours, oppose 3 ONG environnementales au Bureau of Reclamation (une agence fédérale chargée notamment de la gestion de l’eau dans le Sud-Ouest américain). Ces ONG estiment que le Bureau of Reclamation ne prend pas suffisamment en compte le changement climatique dans sa gestion du barrage de Glen Canyon, sur le lac Powell (deuxième plus grand réservoir des Etats-Unis quand il est plein). Le second cas porte sur un conflit politico-juridique qui dure depuis plusieurs années autour du contenu à donner à la définition des « Eaux des Etats-Unis » protégées par le Clean Water Act de 1972, jusqu’à une décision récente de la très conservatrice Cour Suprême qui a consacré une définition particulièrement réductrice de ces eaux (excluant de nombreux cours d’eau intermittents, zones humides...). Au cours de cette enquête, je me suis en particulier intéressé au rôle et aux interactions entre les différents acteurs impliqués dans ces conflits, aux savoirs climatiques, hydrologiques, écologiques, socio-économiques, etc., mobilisés dans ces procès, aux stratégies judiciaires déployées par les plaignants, et aux effets de ces processus sur la gestion de l’eau.

L’utilisation croissante de la ressource en eau dans un contexte d’alea climatique engendre une tension extrêmement forte sur les milieux karstiques, caractérisés par une forte vulnérabilité et un fonctionnement hydrogéologique complexe.

Pour préserver et gérer au mieux cette ressource il est nécessaire de proposer de nouveaux outils d’évaluation et de gestion. La karstologie a fait des avancées considérables ces dernières décennies, avec l’avènement de nouveaux paradigmes sur la formation des karsts, l’origine et les processus responsables de la karstification qui ne sont pas ou peu considérés dans les modèles hydrogéologies.

Dans ce cadre, cette thèse vise à faire le lien entre l’histoire karstogénétique et l’hydrogéologie actuelle. La révision des modèles conceptuels hydrogéologiques des karsts implique d'abord l'intégration de nouvelles informations géologiques relatives à la karstification. Pour cela, il semble pertinent d'analyser conjointement la géomorphologie de surface et des réseaux karstiques afin de mieux étudier les relations entre les processus karstogénétiques et hydrogéologiques. Le site d’étude est le bassin de la Loue (~1500 km²) dans le massif du Jura caractérisé par des interactions surface/souterrain, des échanges entre réservoirs et des réponses hydrogéologiques contrastées selon les unités aquifères drainées par le bassin.

L’encadrement de la thèse est prévu avec une direction au niveau du BRGM (UMR G-Eau) de Montpellier, un co-encadrement du BRGM Orléans et du laboratoire EDYTEM à Chambéry.

Cette thèse est financée dans le cadre du projet K3 (Impact des changements globaux sur la ressource en eau des socio-hydrosystèmes karstiques : Vulnérabilité, Sensibilité et Gestion) du programme One Water.

 

Mots clés : Karst ; eau ; karstogenèse ; spéléogénèse ; hydrogéologie

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De nos jours, de nombreuses études se penchent sur la problématique de préservation de la ressource en eau qui devient de plus en plus urgente. Les hydrosystèmes karstiques représentent une part importante des stocks d’eau et ont besoin d’être protégés. Ainsi, il faut trouver des techniques de suivis de l’état d’une nappe ou des systèmes d’alerte de pollution des eaux. Des études travaillent donc sur le suivi continu de certains éléments présents dans l’eau pouvant apporter des informations sur sa qualité. La matière organique représente un bon indicateur et peut-être mesurée par la fluorescence qu’elle émet. Cependant, il n’existe pas encore de méthodologie pour un suivis multi-capteurs dédiés à ces suivis hautes fréquences pour suivre différents types de matière organique naturelle dans les eaux souterraines de type humique et protéique. Pour cela, il faut adapter les propriétés optiques des sondes pour la détection de ces types de MON, élaborer des méthodes de calculs pour des conversions d’unités de mesures, des corrections d’interférences. De nombreux tests ont donc été réalisés sur des divers modèles de fluorimètres du type GGUN. Cette base de données et ces méthodes de calculs permettront, par la suite, de réaliser une méthodologie qui pourra être partagés à d’autres laboratoires et ainsi inter-comparer des résultats entre divers sites.

 

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© Photo Aurélien Domeau

 

 

Dans ce contexte, ce projet de thèse propose de développer de nouvelles méthodes d'interprétation des signaux optiques multi-spectraux de sondes in-situ pour caractériser à haute fréquence les transferts de matière organique dans les aquifères karstiques. Cette information sera croisée avec d'autres variables physico-chimiques ou hydrodynamiques pour caractériser les transferts d'eau dans la zone d'infiltration et la zone noyée des aquifère karstiques. Les méthodes d'interprétation des signaux optiques seront développées à partir des données des observatoires labellisés par le CNRS, le SO MEDYCYSS (source du Lez) et le SO de la Fontaine de Nîmes, deux sites d'observation du SNO KARST qui est lui-même intégré dans l'Infrastructure de Recherche OZCAR. Ce doctorat sera réalisé dans le cadre du projet PEPR Exploratoire Onewater/K3 (2023-2027, « Impact des changements globaux sur la ressource en eau des socio-hydrosystèmes karstiques : Vulnérabilité, Sensibilité et Gestion »). Les développements profiteront de l'approche pluridisciplinaire proposée dans ce projet pour construire de nouveaux indicateurs/ proxy de la qualité de l'eau, couplant des variables issues de l'interprétation des signaux optiques aux variables hydrodynamiques, physico-chimiques et microbiologiques. Ces indicateurs seront testés pour alimenter un système d'alerte précoce renseignant sur la qualité de l'eau du système karstique du Lez.

Mots clé : Hydrogéologie, qualité de l'eau, matière organique, traçage naturel, karst 

 

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© Photo Lucile Justy

 

 

 

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