La gestion de l'eau se prête facilement aux indignations morales et politiques. Qu'à l'heure actuelle, 2,1 milliards d'êtres humains n'aient toujours pas accès à l'eau potable à leur domicile, ou que 3 millions d'enfants meurent chaque année de maladies liées à l'eau, soulève de lourds questionnements sur l'incapacité collective à gérer efficacement une ressource aussi vitale pour le plus grand nombre...

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Les organisations internationales et les scientifiques mettent en avant l’eau comme un enjeu stratégique pour le développement économique de la région méditerranéenne. Cette région est caractérisée par un déclin important et continu des ressources, ce que soit en termes de quantité ou de qualité et d’une augmentation de la demande, caractérisée par un poids des activités agricoles importants (70-80%). Cette situation est exacerbée dans le sud de la Méditerranée où les spécificités du climat (fréquentes sécheresses) combinées aux activités humaines augmentent les risques de crise. L’équilibre fragile entre ressources et usages est actuellement menacé notamment par les changements profonds et rapides de l’agriculture dans cette partie de la Méditerranée.

Les systèmes agricoles irrigués et améliorés des basses terres n'entraînent pas une augmentation significative de la résilience et de la sécurité alimentaire des petits exploitants ,ni un moteur de la croissance économique en Afrique de l'Ouest. Cependant, les avantages potentiels des systèmes agricoles gérés par l'eau sont énormes en Afriques de l'Ouest. L'agriculture irriguée accroît l'intensité, la diversité et la productivité des cultures, elle contribue au développement des marchés alimentaires et de l'agro-industrie, et crée des emplois; inversement, elle a des implications environnementales. On suppose ici que l'intensification durable des systèmes agricoles gérés par l'eau est la voie vers une agriculture nouvelle, dynamique, inclusive, axée sur le marché et la technologie. L'intensification durable n'est pas le fruit d'une technologie autonome, mais d'une combinaison de technologies et de gouvernance pour concevoir les systèmes de production les mieux adaptés aux conditions locales.

Le changement climatique va accroitre les tensions autour des usages de l’eau. Il oblige à développer une gestion éco-efficiente de l’eau et l’accès à de nouvelles ressources. Les agriculteurs devront apporter la preuve du bon usage de leurs prélèvements et du respect des engagements pris.

En contrepartie, ils peuvent espérer sécuriser leur accès à l’eau et bénéficier de la rémunération de leurs pratiques environnementales sous forme de PSE (Paiement pour Services Environnementaux) et à terme, via le prix de leurs productions.


Le projet consiste à concevoir et expérimenter RSEau, le service numérique de suivi et de pilotage des usages de l’eau et d’aide à l’irrigation éco-efficiente. Ce service interviendra comme tiers de confiance entre les différentes parties prenantes, agriculteurs, gestionnaires de l’eau, responsables des territoires et agro-industriels.


Le service RSEau vise à interfacer différents outils numériques existants chez ses partenaires pour assurer un pilotage de l’eau « de la nappe à la parcelle » et une valorisation optimale de l’eau, économique, environnementale et sociale. Son innovation majeure est de rendre possible une gestion dynamique de la ressource. Il rend possible des offres de services innovantes à même d’inciter des acteurs publics et privés à contractualiser sur les usages de l’eau, en temps normal et en temps de crise et à renouveler les consensus locaux sur la gestion des ressources en eau.

Plus largement, il facilite la confiance entre les acteurs locaux en leur donnant une vision plus fine de la ressource et la preuve du respect des engagements pris. En contrepartie, les agriculteurs irrigants peuvent espérer rémunérer leurs pratiques environnementales et sécuriser leur accès à l’eau.

Les oasis de Touat, Gourara et Tidikelt sont des espaces aménagés depuis des siècles afin de répondre aux besoins alimentaires de la population locale. L’activité agricole est basée sur l’exploitation des eaux souterraines captées par les foggaras et autour desquelles les autochtones ont acquis un savoir-faire séculaire et ont façonné des institutions de gestion communautaire qui répondent aux conditions sociales, économiques et environnementales locales.

 A partir des années 70 des transformations profondes ont marqué la zone à travers les interventions massives de l’Etat qui visait la sécurité alimentaire du pays, l’amélioration des conditions de vie des populations locales et, surtout, l’intégration de cet espace à l’Etat-nation. Depuis, de multitudes politiques de développement ont touché les différents aspects de la vie des Oasiens : habitat, réseaux routiers, équipements publics, mise en valeur agricole, … Par conséquence, des mutations sociales (plus d’égalité sociale, nouvelles formes de métayage, …), économiques (nouvelles opportunités de travail, développement du commerce et de l’administration, création de nouveaux périmètre de mise en valeur agricole,…) et environnementales (rabattements des nappes en particulier) profondes ont marqué la zone et auxquelles les autochtones ont répondu par des nouvelles stratégies collectives et/ou individuelles diverses. Ces dernières sont souvent considérées par les chercheurs, et également par les décideurs, comme formes de rupture et de dégradation de l’équilibre ancestral du système oasien et des foggaras encore vus comme des systèmes figés qu’il s’agit de réhabilité.

 L’objectif de cette thèse est de montrer la capacité des Oasiens à faire des ajustements et profiter des techniques « modernes » et les intégrer aux techniques et au savoir-faire « traditionnelles » afin de maintenir la durabilité socio-écologique et la rentabilité économique de leurs parcelles. A  travers l’analyse de cas de terrain, l’étude propose une nouvelle interprétation des changements opérés dans les oasis de Touat, Gourara et Tidikelt : Les ajustements entrepris ne sont que de nouvelles formes des adaptations habituelles des Oasiens pour assurer la continuité du système.

 L’étude met en avant l’importance de comprendre les articulations entre le matériel (foggara, parcelles, pratiques agricoles, …)  et l’immatériel  (organisation, institutions, savoir-faire, …) pour faire réussir les interventions de sauvegarde sur ce système. Ainsi, pour contribuer à la durabilité et au renouveau de l’agriculture oasienne, l’étude propose aux aménageurs de se procurer d’un nouveau regard aux dynamiques oasiennes et mettre en place des programmes de développement qui accompagnent le système oasien et les foggaras dans leur évolution à travers le soutien des initiatives locales entreprises par les autochtones. 

 

Mots clefs : Oasis, adaptation, transformation

 

Repartiteur traditionnel flux Salem Idda 
  Photos : Répartiteur traditionnel flux Oasis (Algérie) ©Salem Idda

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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