Lors du prochain Vendredi Découverte qui aura lieu ce vendredi 21 mars à 11h, Charlotte Hemingway et Laurent Ruiz nous présenteront : " Compter l’eau dans les territoires : comment, pourquoi, pour qui ?"

 

Résumé :
Cette présentation a pour objectif de discuter un projet d’article à soumettre à « Journal of Hydrology » portant sur l’évaluation de la durabilité de la gestion de l’eau dans les territoires agricoles irrigués par l’eau souterraine. Nous partons du constat que si on s’accorde à considérer que l’estimation des stocks et flux d’eau bleues et vertes est essentielle pour une meilleure gestion de l’eau dans les territoires, les exercices de « water accounting » permettent une bonne vue d'ensemble des usages de l'eau d'un bassin versant et d'identifier les secteurs d'activité qui utilisent le plus la ressource et de mettre ainsi en avant des secteurs prioritaires, mais ils restent peu nombreux, complexes à mettre en oeuvre et leurs potentiel pour améliorer la gestion de l'eau discutables. Nous faisons l’hypothèse que ceci est dû au fait que la quantification détaillée des entrées et sorties d’eau d’un bassin versant est non seulement très complexe, mais aussi que la façon d’en présenter les résultats ne permet pas de faire ressortir les enjeux les plus importants.

Nous proposons une nouvelle approche, en nous basant sur l’étude d’un territoire semi-aride du sud de l’Inde, où le développement de l’agriculture irriguée a été permis par l’exploitation de l’aquifère de socle. Cette approche repose sur une méthode simplifiée du bilan hydrique, appliquée d’abord à l’échelle des parcelles, puis agrégée à celle des exploitations agricoles et du territoire. À partir de ce bilan, nous évaluons le rôle des différentes catégories sociales d’agriculteurs et d’éleveurs dans la production et la consommation d’eau « bleue » - à travers leur impact positif ou négatif sur la recharge de la nappe. Cette approche permet de mettre en évidence le rôle des surfaces pluviales dans le maintien de la ressource en eau, en les considérant comme des zones « productrices » d’eau (recharge de l’eau souterraine) – alors que dans le water accounting classique, elles sont considérées comme des consommatrices peu productives de l’eau « verte ». Surtout, elle permet d’aborder les inégalités sociales entre irrigants et non-irrigants et propose d’intégrer la question des « non-usagers » de l’eau dans la gouvernance de la ressource en eau souterraine.

 

La présentation aura lieu à la fois en présentiel, sur le site Hydropolis Lavalette en salle Aquadémie, 361 rue JF Breton - BP 5095 - 34196 Montpellier cedex 5 et en distanciel via le lien ci-après.

https://ird-fr.zoom.us/j/92505334421?pwd=VO5egHPqcS7WnkvENUTsCSUUlHCd9n.1

Hana LAMOUCHI soutiendra sa thèse intitulée "Thé de fumier artisanal dans les pratiques de ferti-irrigation : Co-conception des voies d'amélioration avec les agriculteurs d'Afrique du Nord"

Le lundi 24 mars 2025 à 15h à l’Institut Agro Montpellier (2 Place Pierre Viala Campus la Gaillarde - 34000 MONTPELLIER) - Amphi 206 (Bât. 9 - Cœur d'école Niv.2)

La soutenance sera également accessible en distanciel via le lien suivant : https://institut-agro.zoom.us/j/92574407440?pwd=IsG0LCaoLWtSGvfKbLLZqQnxgDH9Lb.1

Composition du jury 

Dr Marc Tchamitchian

Directeur de recherches Écodéveloppement/Chef de département adjoint, département ACT, INRAE Avignon

Rapporteur

Dr Philippe Debaeke

Directeur recherche au sein de l'UMR AGIR, INRAE Toulouse

Rapporteur

Pr. Safya Menasseri

Enseignante-chercheur en Agronomie à l'UMR SAS, Institut Agro Rennes

Examinateur

Pr. Chiara Pistocchi

Maitre de conférences en Sciences du Sol, Institut Agro Montpellier

Encadrant

Dr Crystele Leauthaud

Chercheur CIRAD

Encadrant

Pr. Claire Marsden

Maitre de conférences à l'UMR Eco&Sol, Institut Agro Montpellier

Invité

 

Résumé : En Afrique du Nord, les petits agriculteurs sont confrontés à de multiples contraintes, notamment une pression croissante sur les ressources naturelles, en particulier les sols et l’eau. À cela s’ajoute un accès limité aux engrais minéraux, souvent coûteux et parfois indisponibles, compliquant davantage la gestion des exploitations agricoles.

Face à ces défis, les agriculteurs développent des solutions innovantes. Parmi ces innovations, le thé à base de poudrette de fumier (HMT, pour Homemade dry Manure Tea) est largement utilisé. Cette pratique consiste à macérer du fumier séché dans l’eau, suivie d’une filtration. La solution obtenue est ensuite appliquée aux cultures maraîchères ou arboricoles, généralement via un système d’irrigation goutte-à-goutte. Bien que largement répandue en Tunisie, cette pratique reste encore peu étudiée scientifiquement. Dans ce contexte, cette thèse vise à combler le manque de connaissances sur les HMTs.

Le premier objectif est d’explorer la diversité des méthodes de fabrication utilisées par les agriculteurs et d’établir une typologie de ces pratiques.

Le second objectif est d’évaluer les effets agronomiques des HMTs sur des cultures modèles, en examinant leur potentiel en tant qu’alternative ou complément à la fertilisation conventionnelle. Une première expérimentation en chambre de culture a permis d’évaluer une recette spécifique de HMT sur la croissance d’épinards. L’application de HMT à une dose "paysanne" a produit des effets similaires à une dose équivalente de fertilisant synthétique en termes d’apports d’azote (N), de phosphore (P) et de potassium (K). En revanche, une dose élevée de HMT a inhibé la croissance. Pour mieux comprendre la diversité des méthodes de fabrication, 62 enquêtes ont été réalisées auprès d’agriculteurs répartis dans trois grandes régions bioclimatiques de la Tunisie. Une analyse des correspondances multiples suivie d’une classification hiérarchique a permis de distinguer quatre grandes catégories de recettes, différant selon le type et l’âge du fumier, le ratio eau/fumier, la durée de macération, l’aération éventuelle et l’ajout d’additifs. Afin d’évaluer les effets des différentes recettes, dix HMTs représentatifs de cette diversité ont été fabriquées et caractérisées en laboratoire (pH, CE, macro-et micronutriments), puis appliqués en serre sur des plants de tomate (Solanum lycopersicum L.). Les mesures de croissance (hauteur, biomasse sèche, phénologie) ont montré que tous les HMTs améliorent significativement la croissance des plantes, souvent plus efficacement qu’un apport de N minéral seul. L’effet des HMTs dépend néanmoins de leur composition, notamment du rapport P/N et de la disponibilité en phosphore. Les résultats confirment le potentiel agronomique des HMTs dans toute la gamme testée, tout en soulignant l’importance de maîtriser leur formulation et les doses appliquées.

Une gestion rigoureuse des pratiques de macération et des quantités appliquées est indispensable pour éviter des effets de toxicité. En conclusion, les HMT apparaissent comme un fertilisant organique artisanal prometteur. Ils peuvent se substituer, au moins partiellement, aux engrais minéraux et contribuer ainsi à une transition agroécologique de l’agriculture tunisienne, et plus largement, à celle d’autres régions du monde.

Le projet ESTHER étudie l’impact des eaux souterraines sur la température des cours d’eau et leur rôle dans la création de refuges thermiques, essentiels à la biodiversité aquatique.

Actuellement déployée sur l’Argens (Var), cette mission repose sur un dispositif de capteurs permettant de cartographier les arrivées d’eau souterraine en mesurant les variations de température du lit de la rivière. Ces données sont ensuite comparées aux relevés effectués en continu par des capteurs fixes installés sur les rives.

Pourquoi c’est important 
Ces analyses permettront de mieux comprendre les échanges entre les eaux souterraines et de surface, un enjeu clé pour la préservation des écosystèmes aquatiques face au changement climatique.

Découvrez ci-dessous la top vidéo réalisée par notre hydrogéologue Adrien Selles du BRGM & UMR G-eau ? ?

https://www.youtube.com/watch?v=LJk8zQfch5Y

Vendredi 14 mars 2025 à 11h00, Christelle Gramaglia a présenté ses travaux intitulés "L'adaptation aux pollutions : une nécessité sous contrainte ?"
 

Résumé : La prolifération des pollutions (industrielles ou agricoles) multiplie les situations d'exposition. Dans certains cas, des interdictions d'usage ou de consommation peuvent être édictées par les autorités qui imposent des servitudes. Dans d'autres, seules des recommendations sont formulées - à la libre appréciation des riverains. Bien que l'adaptation aux pollutions en tant que proposition puisse choquer, nous sommes de fait placés en situation "d'adaptation" quand il s'agit de composer avec des environnements et ressources dégradées (ex. alertes récentes sur les PFAS ou encore le PVC dans l'eau potable). Cette présentation s'appuie sur la comparaison de deux études de cas, à Fos-sur-Mer et Estarreja (Portugal) pour discuter de la manière dont les riverains font avec les pollutions, notamment en l'absence de recommendations sanitaires claires. Elle propose de dépasser les acceptions courantes de la notion d'adaptation comme acceptation, au profit d'une compréhension à visées à la fois précautionneuses et transformatives.

Vendredi 07 mars 2025 à 11h00, Titouan Filloux a présenté ses travaux intitulés "Agroecologie et Irrigation dans le périmètre irrigué de Kanghot au Cambodge : Soeurs Enemies ?"
 

Résumé : La récente réhabilitation des périmètres irrigués dans la province de Battambang, au Cambodge, s'est accompagnée d'une intensification de la riziculture, marquée par l'usage accru de la chimie et la mécanisation. Ce processus a conduit à une hausse de la production, mais aussi à l'émergence d'externalités négatives sur les plans social, économique et environnemental. Une transition vers des systèmes agroécologiques, par exemple en favorisant la préservation des sols et la diversification des cultures, pourrait atténuer ces impacts. Toutefois, il est nécessaire de questionner dans quelle mesure l'accès à l'irrigation et l'organisation locale de la filière rizicole peuvent freiner ou, au contraire, faciliter de telles évolutions. Pour explorer ces enjeux, des outils méthodologiques variés, incluant des enquêtes qualitatives et des ateliers participatifs sous forme de jeux sérieux avec les différents acteurs de la filière, seront mis en œuvre.

Lors du Vendredi Découverte du 21 février 2025, Claire Richert nous a présenté ses travaux intitulés "Sait-on si les Outils d'Aide à la Décision pour l'irrigation sont utiles ? Une méta-analyse".

 

Résumé :  Les Outils d'Aide à la Décision pour l'irrigation (OADi) sont conçus pour aider les agriculteurs à planifier l'irrigation. Ils se présentent sous la forme d'applications, qui peuvent être reliées à différents types de capteurs (humidité du sol, température de la canopée). Les OADi sont promus par des politiques publiques : en France par exemple, l'utilisation d'un OADi facilite l'obtention du label Haute Valeur Environnementale. 

Cependant, il n'existait pas jusqu'à présent de vue d'ensemble de leur utilité, définie ici comme leur capacité à répondre à un besoin. Je présenterai une méta-analyse des études qui déclarent évaluer un OADi. Cette méta-analyse avait deux objectifs principaux : Identifier les besoins auxquels les OADi sont censés répondre, selon les chercheurs qui écrivent sur ce sujet. sélectionner le besoin le plus fréquemment cité et estimer le niveau de preuve apporté par les études existantes quant au fait que les OADi permettent ou non de répondre à ce besoin. Une première version de l'article qui présente cette méta-analyse a été rédigée. 

Vos remarques pourront être prise en compte à l'issue de la présentation pour améliorer l'article avant sa soumission.

Page 1 of 47
FaLang translation system by Faboba
APT Logo fra      logo brgm web frlogo inraeLogo Institut Agro Mpl petit

 

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer