L’objectif général est d’impacter positivement et durablement les moyens d’existence des populations sur des territoires donnés. Pour ce faire, le projet considère les différentes santés d'un système socioécologique (santé végétale, santé animale, santé humaine et santé environnementale), ainsi que les interactions entre les processus qui les caractérisent.
Ce mois-ci, vient de paraître l'article commentaire de François Molle intitulé "Aquifer Recharge and Overexploitation: The Need for a New Storyline".
Le projet vise à améliorer les pratiques de fertigation des agriculteurs en Afrique du Nord, en caractérisant et en co-expérimentant avec les agriculteurs les voies d'amélioration d’une pratique répandue, à savoir les extraits de thé à base de fumier artisanal en l'agriculture irriguée.
Le concept de « Buon Vivere » (Bien Vivre) est un ensemble de bonnes pratiques et de principes fondamentaux qui incitent les groupes sociaux à créer de nouvelles bases fondées sur les valeurs d'égalité, de durabilité et de responsabilité.
L'ouvrage de Christelle Gramaglia intitulé "Habiter la pollution industrielle : Expériences et métrologies citoyennes de la contamination" va paraître très prochainement.
L’exposition de la ressource en eau naturelle (cours d’eau, nappe souterraine) à la pollution azotée diffuse dans un contexte agricole est due essentiellement à la surfertilisation des parcelles agricoles à des fins d’amélioration du rendement des cultures. Malgré des efforts considérables menés à différentes échelles pour optimiser les pratiques culturales, le surplus azoté du sol présente un risque élevé de lixiviation des nitrates vers les milieux aquatiques notamment en début de la saison hivernale. En effet, l’absence des cultures piège à nitrate (CIPAN) en cette période, la forte minéralisation du sol souvent laissé à nu en été, et la gestion peu maitrisée des apports azotés en printemps augmentent la quantité d’azote piégé en faible profondeur du sol aggravant, ainsi, son exportation vers l’extérieur du système de drainage avec l’arrivée des premières pluies hivernales.
Ce travail de thèse vise à développer un indicateur de pression azoté basé sur la modélisation conceptuelle des transferts de nitrate en parcelles agricoles artificiellement drainées.
Dans un premier temps, le modèle conceptuel NIT-DRAIN (intégrant sept paramètres d’entrée) a été développé, optimisé et validé pour simuler la lixiviation des nitrates à l’exutoire des bassins versants agricoles artificiellement drainés. Puis, sa robustesse spatiotemporelle a été évaluée en utilisant des données de concentration en nitrates mesurées à des pas de temps fins (horaire, journalier) sur trois sites hétérogènes en terme de superficie et de pratiques agricoles (La Jaillière, 1 ha ; Chantemerle, 36 ha ; Rampillon, 355 ha). Notons que seuls les paramètres du modèle ainsi que le débit de drainage sont nécessaires pour estimer les reliquats azotés en entrée d’hiver (REH) sous réserve de disponibilité des observations de concentration en nitrate à l’exutoire du bassin versant agricole étudié.
Deux méthodes d’analyse de sensibilité (locale et globale) ont été implémentées afin de déterminer l’influence des paramètres du modèle sur les concentrations en nitrates (sortie du modèle). Les résultats indiquent que les paramètres responsables de la vitesse de transfert des nitrates ‘????’ et du partage de la quantité initiale d’azote présent dans le sol ‘??’, impactent de manière significative les sorties du modèle. La technique d’assimilation de données variationnelle (4D-Var) a été implémentée au modèle NIT-DRAIN afin d’améliorer l’estimation du REH et plus généralement de l’évolution
temporelle du stock d’azote dans le sol à partir d’un échantillonnage des concentrations en nitrate à l’exutoire du réseau de drainage. Plusieurs fréquences d’échantillonnage ont été sélectionnées (ex. horaire, journalière, mensuelle, trimestrielle) afin d’évaluer leur impact sur les estimations du REH. Ainsi, il a été démontré que l’erreur sur l’estimation du REH devient conséquente à partir d’une fréquence d’échantillonnage mensuelle.
Finalement, la performance du modèle de simulation de drainage (SIDRA-RU) a été étudiée en perspective d’un futur couplage avec le modèle nitrate (NIT-DRAIN). Pour ce faire, l’adjoint du modèle SIDRA-RU a été généré à l’aide de TAPENADE (outil de différentiation automatique) afin d’implémenter la méthode d’assimilation de données variationnelle. A terme, le modèle NIT-DRAIN utilisera comme donnée d’entrée les simulations du débit de drainage obtenues par le modèle SIDRA-RU à la place des observations.
Mots clés : assimilation de données variationnelle, 4D-Var, modèle conceptuel, lixiviation des nitrates, reliquat entrée hiver, drainage agricole souterrain, analyse de sensibilité, optimisation.
Vendredi 20 janvier 2023 à 11h00, Olga Peytavi a présenté ses travaux intitulés "Contrôler ou Prendre soin de l’eau : Bricolages sociotechniques, comme co-creation des savoirs sur l’eau en Kanaky/Nouvelle-Calédonie"
Résumé :
© Photo : Olga Peytavi
Touho, est une commune au Nord-Est de la Nouvelle-Calédonie, en pleine brousse luxuriante avec des précipitations de 1560mm en moyenne sur l’année. Ses 2380 habitants répartis sur un village et onze tribus pour 175km de réseau AEP, rencontrent souvent des problèmes liés à l’eau : fuites, eau sale, rouge, de mauvaise qualité. Ces problèmes s’intensifient pendant la saison des cyclones. Les fortes pluies bouchent, endommagent les kilomètres de réseau AEP, et amènent une observation particulière : « Quand il y a trop d’eau, il n’y a plus d’eau ». Aussi, les différents acteurs s’adaptent, composent, bricolent, s’appuyant sur les histoires des anciens, tout comme sur les avancées techniques hydrologiques. Ils naviguent au quotidien dans ce paysage de savoirs multiples.
A travers l’observation détaillée des bricolages quotidiens des acteurs de la commune de Touho, il s’agira de montrer dans cette présentation, comment ses acteurs s’imprègnent, utilisent, mélangent les différents savoirs pour comprendre, boire et remédier à l’eau sale. Deux visions semblent cohabiter : une vision de santé publique de la qualité de l’eau, avec des mesures, des indicateurs, à travers la notion de contrôle, et le care, une perspective holistique et cyclique qui dépasse l’eau et sa matérialité pour inclure son environnement humain et non-humain. Cependant il ne faut pas entendre ces deux notions comme étant séparées, elles coexistent, se rencontrent, parfois s’hybrident dans les pratiques locales.
L’attention à ses actions micro-locales permet de souligner l’inégalité entre les savoirs autour de l’eau et traduit les rapports de pouvoir actuels liés à la colonisation. Ils permettent de comprendre comment les perceptions autochtones de l’eau interagissent avec les normes, les lois et les directives officielles. La notion de bricolage, illustre la manière dont se construisent les assemblages générant différents savoirs. Elle permet d'appréhender comment s’établissent les rencontres et dialogues entre cette pluralité de savoirs sur l’eau.